A Lille, la rue de Paris est la destination presque obligatoire pour les parents venus acheter des vêtements à leurs têtes blondes. Plus de quinze magasins du marché de l'enfance sont présents dans cette rue longue de moins de deux cents mètres. Qu'est-ce qui pousse les créateurs d'entreprises qui envisagent d'ouvrir leur boutique de vêtements enfants en franchise à s'implanter si près de leurs concurrents ? Enquête.
Deux nouvelles boutiques rue de Paris
Cette année, deux enseignes sont venues compléter l'offre prêt-à-porter enfants de cette rue lilloise. Petit Pan et Gocco n'ont pas peur de la concurrence. Petit Pan est une marque parisienne qui mêle enfance et déco. Sa deuxième boutique en province a ouvert en février. Gocco est une chaîne de prêt-à-porter espagnole destinée aux 0-14 ans. Son réseau s'est développé en Europe du Sud avant de s'intéresser à la France.
Quinze enseignes enfance sont aujourd'hui présentes rue de Paris. Oxybul, Okaïdi et Jacadi (trois marques du groupe ID Kids), Tape à l'oeil, En avant la marche, Chauss'mômes, le Petit souk ou Orchestra… l'offre va des géants de la puériculture aux petites boutiques. Pour les clients, le choix est sans doute plus vaste que dans la plupart des centres commerciaux.
Une organisation qui ne date pas d'hier
De nombreuses rues de nos villes portent le nom d'un artisanat ou d'un commerce : rue des tanneurs, rue des cordeliers, des couteliers... Dès le Moyen-Âge, les professions se réunissaient dans des rues ou des quartiers. Cette spécialisation avait des côtés pratiques, sans doute, mais elle visait aussi à s'assurer que chaque corporation payait l'impôt et pratiquait son métier dans les règles de l'art.
Aujourd'hui, les commerçants voient des avantages différents à cette concentration. Le premier est évidemment la fréquentation : la concurrence draine de la clientèle et ces clients potentiels passent devant les vitrines de chacune des enseignes. En outre, les commerçants du centre-ville sont heureux de voir que les consommateurs ne fuient pas tous vers les centres commerciaux de périphérie. Le cas de la rue de Paris à Lille est loin d'être isolé. Par exemple, les boucheries, les boulangeries et les fromageries sont présentes autour des places de marché.
Savoir se différencier pour fidéliser
La concurrence est certes rude, et les clients n'hésitent pas à traverser la rue pour comparer les prix de certains produits. Mais les responsables des boutiques ne s'en plaignent généralement pas. En effet, à notre époque qui fait la part belle au commerce franchisé basé sur des concepts différenciants, les offres sont souvent complémentaires.
Chaque enseigne a un catalogue et une cible particulière, et chacun y trouve son compte. Pour les produits qui entrent en concurrence directe, la sélection se fait aussi sur le service et l'accueil. Cette mise en compétition force les équipes à peaufiner leurs techniques de vente et à apporter toujours plus de services et de conseils à leurs clients pour mieux les fidéliser.
La Rédaction, Franchise Enfants ©