Les résultats de Mattel sont formels, et la vérité est impossible à nier. La blonde Barbie ne fait plus recette. Avec des ventes 2014 en baisse pour la troisième année consécutive, la marque iconique a du souci à se faire. Dans nos sociétés de plus en plus progressistes, quel avenir pour les poupées mannequin ?
Des chiffres en sérieuse perte de vitesse
Après une baisse de 6 % en 2013, Mattel a annoncé en janvier que les ventes de ses poupées Barbie avaient reculé de 16 % en 2014. Les experts estiment que les enfants qui jouent avec cette poupée pourtant légendaire sont désormais les petites filles âgées de 3 à 6 ans, alors que la cible s'étendait il y a peu jusqu'à l'âgé de 9 ans. Si on ajoute à cela les difficultés de la gamme Fisher Price, et la perte du titre de premier fabricant de jouets au monde (désormais détenu par le suédois Lego) on comprend que Mattel ait mis son directeur général Bryan Stockton à la porte au mois de janvier. Son successeur par intérim, Christopher Sinclair, un ancien de Pepsi, aura fort à faire pour redresser la barre en attendant la nomination d'un nouveau leader.
Les raisons d'une perte de vitesse attendue
La concurrence du rouleau compresseur Reine des neiges, les poupées tirées du film éponyme de Disney, qui a conquis le coeur de toutes les petites filles du monde. L'autre géant américain du jouet, Hasbro, connu pour s'adresser plutôt aux garçons (avec des marques comme Transformers et Nerf) a gagné des parts de marché en s'adressant aussi aux filles.
A cela, il faut ajouter les préoccupations des parents concernant l'image propagée par Barbie. Si la gamme s'est étendue ces dernières années pour aller au-delà des dînettes, des salons de coiffure et des voitures roses, beaucoup de féministes s'inquiètent de l'effet de Barbie sur les petites filles du 21ème siècle. L'histoire de « hacker feminist Barbie » qui a fait le tour des réseaux sociaux fin 2014 n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Suite à la publication d'un livre sur Barbie ingénieur informatique, dans lequel la jeune femme n'avait aucune véritable compétence technique et se reposait sur ses amis masculins, une internaute avait repris les illustrations et réécrit une histoire plus valorisante.
Barbie mauvaise pour l'estime de soi ?
Le physique de Barbie est également une préoccupation. A une époque où l'anorexie et la boulimie sont de véritables dangers sanitaires dans les sociétés oiccidentales, les parents des petites filles réfléchissent à deux fois avant de les laisser jouer avec une poupée aux proportions si irréalistes. Même la plus mince des supermodels n'a pas la taille de guêpe, les jambes interminables et la poitrine rebondie de la poupée de Mattel.
Une étude publiée en 2006 par l'université britannique du Sussex avait en effet démontré que l'estime de soi des petites filles mises en contact avec des poupées Barbie étaient inférieure à celle des enfants jouant avec une poupée aux proportions plus normales.
La Rédaction, Franchise Enfants ©